Je commençais à cette période à m'intéresser au textile plus qu'au bois, qui était pourtant la spécialité que j'avais choisi en entrant dans cette école (spécialité marqueterie). J'ai voulu travailler sur une marqueterie de plumes, mais cette technique de plumasserie n'a en réalité de "marqueterie" que le nom, aux yeux d'un jury d'artisans du bois. Il m'a fallu trouver d'autres moyens de travailler cette "matière plumes" pour y incorporer les savoir-faire artisanaux que j'avais appris en atelier: le tracé d'un motif, la découpe d'une tranche de matière à la scie, l'incrustation, le collage. Cet angle de réflexion m'a permis de pousser mes recherches plus loin que je ne l'avais prévu. La technique était complexe, mais intéressante.

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Je me suis lancée dans la création d'un vêtement, une cape de méditation, en marqueterie. A partir des plumes que j'avais récupérées, lavées, triées et coupées, j'ai créé des tranches de matière sciable sur un chevalet de marqueteur. Pour ce faire, j'ai collé les plumes une à une, par couleur, sur des feuilles de placage de bois. J'y ai découpé les pièces de mon motif, et je les ai incrustées dans un fond, lui-même plaqué de plumes dégradées du noir au blanc. Après collage, le tout a été redécoupé selon un tracé géométrique puis replaqué sur un tissu, rendant la marqueterie souple. La découpe a été pensée pour épouser les formes du dos, de la poitrine et des épaules. Après quelques finitions, le vêtement était né.

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Le motif représente l'envol spirituel, la dispersion des pensées. Les plumes viennent y ajouter leur symbolique de légèreté. Ce projet, est un vêtement d'accompagnement à la méditation lorsqu'il est porté. Il enveloppe le haut du corps, protège et rassure de son léger poids comme une main posée sur nos épaules. A la fin de la séance de méditation, il redevient ornement et s'accroche au mur comme un tableau.